Delivre-moi

LA MEMOIRE ET LE SOUVENIR

Si vous saviez comme c’est désagréable d’oublier – vous allez vous dire moi aussi j’oublie – j’oublie mes clefs, j’oublie un rendez-vous, j’ai oublié d’éteindre la lumière, la radio, je ne me souviens plus du titre d’un film, tout le monde oublie. Certes, ce sont des oublient momentanées de concentration, mais là, je vais évoquer l’absence total – le blanc – le cerveau qui est complètement vide – cette sensation bizarre de ne pas pouvoir dire j’ai oublié puisque vous avez oublié d’y penser d’ou la remarque « comment j’ai pu oublié » ce que je nomme ma mémoire en veille.

Le mot « veille » est-il approprié à la phase d’oubli, car lorsque l’on a oublié il n’y a pas de récupération possible ou alors c’est souvent trop tard - et si jamais ce que j’oublie était dans ma mémoire cachée il me faudrait le mot de passe que j’ai certainement effacé.

Grâce à ma mémoire appelée « épisodique », je dois me rappeler "de mon diner de la veille" ou de ce que j’ai fait la semaine passée. Si je remonte à quelques semaines, quelques mois ou  à quelques années, mes souvenirs sont, pour la plupart INEXISTANTS, à part certains événements émotionnellement marquants. Mais pas vraiment inexistant,  cachés  dans un dossier du réseau neuronique de mon cerveau. Bref dans ma bibliothèque des souvenirs.

C’est étrange, comme je peux me souvenir de certains évènements et être capable d’oublier les personnages du livre que je lis actuellement, c’est un  fait qui soulève des questions sur les fonctions de la mémoire.

Il doit y avoir une importance phénoménale dans mon inconscient ou subconscient pour ne pas oublier certains évènements du passé ; peut être est-ce un oubli qui est utile, a nous les humains.

Hier matin, je suis sortie de chez moi, j’étais arrêtée à un feu rouge lorsque mon téléphone portable sonne, je décroche (ne le faites jamais en conduisant)  mon fils me demande : « le gaz est allumé sous la casserole de compote» j’avais complètement oublié d’éteindre le gaz, j’avais complètement oublié que j’avais mis quelque chose sur le feu. Un acte grave car j’aurais pu mettre le feu à la maison. Quand je repense à cet acte je me demande comment j’ai eu un vide aussi grand.

Est-ce une détérioration progressive de ma mémoire qui provoque que je deviens une handicapée sur les activités de ma vie courante et cela  depuis au moins 2 ans » ou est-ce simplement un simple défaut de concentration.

Pourquoi je dis que ma mémoire est en veille ? Regardons autour de nous ; nos ordinateurs portables se mettent en veille, nos téléphones également, la télévision est en veille et certainement encore d’autres appareils, cette technologie moderne provoque un problème de concentration et perturbe la capacité de développement. On se met en veille –

Dans les quelques recherches sur les troubles de la mémoire que j’ai effectué,

un biologise dira la mémoire est nébuleuse et controversée.

Pour le biologiste, la mémoire est la capacité de conserver et d'utiliser une information acquise.

Pour le psychologue, c'est l'évocation d'une expérience "la capacité d'adapter un comportement en fonction d'une expérience passée".

Mais si je lis « capacité de conserver et d’utiliser une information acquise » pour ma part c’est faux car si j’oublie l’information, cela veut donc dire qu’elle n’est pas acquise ni en cours d’acquisition puisque je ne l'ai pas absorber dans ma mémoire. Effacée, gommée,  car si mon fils ne m’avait pas appelé je n’y aurais  pas pensée à cette casserole, ou alors bien tard, bien trop tard."

Dernièrement,  je suis passée chez une amie pour la saluer et je me retrouve face à son mari ; et là, je me sens mal, j’avais oublié son prénom, impossible de m’en souvenir, pendant toute la conversation j’ai cherché dans le réseau de mes millions de neurones connectés les uns aux autres, mais rien. Aucune info n’est apparue, je n’ai donc pas pratiqué la récupération.  En quittant son domicile j’ai tout de suite appelé une de mes amie pour demander le prénom du mari de la copine. c'était catastrophique.

Je me suis dit « je suis atteinte de la maladie …… » je ne vous dirais pas le nom car pour le moment je ne m’en souviens pas et c’est comme ça tout le temps.

En lisant plusieurs articles, il s'avère que régulièrement  les troubles de la mémoire fréquents sont le plus souvent en rapport avec un défaut d'attention et de concentration : Un problème complexe. on ne peut pas se rappeler de ne pas oublier puisque c’est oublié. 

La perte de la mémoire, est-elle l’autocensure de soi ; pour les souvenirs émotionnelles peut-être car cela nous empêche de souffrir si c’est un souvenir grave, mais pour un souvenir agréable ou se cache t-il et pourquoi ne veut-il pas refaire surface. Pour les évènements de chaque jour, ces petites actions de la vie quotidienne ; pourquoi tout cela s’efface aussi vite ;

Il me reste la mémoire sensorielle ; une odeur, un parfum. Lorsque je croise une personne avec un parfumque j'ai connu dans le passé mon cœur palpite, un tourbillon d’images revient à ma mémoire, les années, les lieux, le visage de la personne qui portait ce parfum, le nom du parfum (non pas toujours).

Comment nommer cette sensation, qui provoque un retour dans le passé, un retour en arrière,. Pourquoi un parfum ou une odeur s’incruste. En évoquant la mémoire sensorielle, je me souviens d’un bon souvenir, une tarte préparée a base de cannelle ; je suis partie en laissant au chaud cette tarte dans le four, lorsque je suis revenue le parfum de cannelle s’était éparpillé dans l’appartement. Avec ma fille on se disait comme ça sent bon. Aujourd’hui encore lorsque je fais une tarte c’est le souvenir de ce moment qui me revient à l’esprit.

Un souvenir : quelle différence entre le souvenir et la mémoire ?

Lorsque j’évoque ce souvenir du parfum, c’est spontané,  les évènements refont surface mais c’est un phénomène incontrôlable, je ne cherche pas à faire ressortir ses émotions enfouies au fin fond de mon hippocampe, l’information revient toute seule, comme un volcan elle fait éruption. C’est le passé et le présent en même temps. 

Finalement la mémoire s’efface, s’oublie se désintègre avec le temps alors que le souvenir est plutôt un moment que l’on a vécu avec beaucoup d’intensité. C’est le souvenir d’un regard, d’une odeur, d’une image intemporelle.

Pourquoi un coucher de soleil est inoubliable – c’est  un instant pur – une fixation du regard sur le ciel, on pourrait presque dire une minute solennelle – pas un bruit, et d’ailleurs il ne faut aucun bruit, car le bruit dérange en cet instant – comme si le bruit m’empêchait d’enregistrer, capturer, attraper l’image du silence. C’est un souvenir.

En  même temps lorsqu’une femme évoque la naissance de son enfant – elle évoque la douleur de la naissance mais comment expliquer que cette douleur s’évanouie dès l’arrivée de l’enfant. Cette douleur est effacée – la mémoire est capable de placer ce moment dans la case « inexistante » on se souvient d’une douleur mais elle est inexplicable, car la mémoire ne l’a pas stockée.

Je cultive mes souvenirs, j’essaye de les transmettre, les raconter pour que cela reste un instant, une période inoubliable,  Se souvenir, c'est réfléchir aux  événements afin d'établir au fil de l’eau un évènement qui nous  relie les uns aux autres et qui permet la continuité de l’histoire d’une famille. Souvent mes enfants me disent, encore maman tu nous l’as déjà racontée cette histoire et là je sais qu’un jour eux-mêmes raconteront une histoire qui est le souvenir de la famille

C’est la différence le souvenir se transmet et la mémoire est une capacité qui s’oublie peut-être par manque d^'intêret.